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Me, Myself and I
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Me, Myself and I
22 mars 2009

Lettre au père.

Papa, papa si tu savais comme je t’aime, si tu pouvais comprendre que chacun de mes actes dédié peut-être daignerais-tu me regarder autrement …

C’est difficile d’aimer son père. Surtout lorsqu’il est l’image même de la perfection. On tente de devenir ce qu’il a toujours voulu que l’on soit et on se brule sur l’autel de l’idéalisation. Parce qu’à trop idéaliser on oublie que chaque homme être humain est faillible, même son père …

Pourtant, tu sais Papa, je vis à travers toi. Aussi longtemps que tu vivras je serais à tes côtés pour le meilleur et pour le pire. Je t’accompagnerais à chacun de tes pas, je me cacherais dans ton ombre aussi longtemps que tu me l’ordonneras. J’ai peur de m’émanciper, j’ai peur de te perdre alors je reste ici, pareil à celle que j’étais il y a maintenant 14 ans, je reste ta petite fille.

Comme Kafka je t’en veux souvent. Je t’en veux d’être aussi autoritaire et d’en oublier que j’ai besoin de grandir, que j’ai besoin de m’éloigner de ton emprise qui commence progressivement à m’étouffer. Et, puis, quand je te regarde, assis sur cette chaise, humble et fier, je redeviens cette petite fille, cette petite fille qui aimait se blottir dans tes bras lorsqu’elle tombait. Timide mais certaine que tu serais là pour me protéger de ce monde, de ce putain de monde qui commençait déjà à me briser. Tu sais, quand j’étais petite je savais que lorsque je tomberais, assommée par les premières réalités de la vie, je savais que tu serais là, que ton ombre retracerait chacun de mes pas et m’aiderait à comprendre ce qui n’allait pas. Maintenant, je suis une grande fille et j’ai appris que pour toujours n’existait pas. Je sais que tu ne seras pas toujours là pour moi, que je te perdrais forcément et j’ai mal. Tous ces mots que ma pudeur étouffe, ces milliers de je t’aime, ces milliers de baisers que je t’envoie quotidiennement je sais que tu ne seras pas toujours là pour les recevoir. Pour ça je m’en veux, je m’en veux parce que je sais que cette putain de pudeur ne s’en ira jamais, je suis la propre victime de cette idéalisation incessante que je fais de toi.

Enfant du pays, arrivé en France dans la fraicheur de ta jeunesse, tiraillé entre deux cultures différentes tu as battit patiemment ta vie, tu n’es peut-être pas ministre mais tu as appris à t’intégrer dans une société qui t’étais hostile. Tu n’es pas non plus devenu un grand chef d’entreprise par la force de ton intelligence mais tu as appris à être humble. Je t’envie, j’idéalise tout ce que tu as été et es. Mais j’ai encore peur, peur de m’apercevoir à l’instar de Barack Obama que tu n’es peut-être pas comme je te voyais… Qu’après tout tu es humain.

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Commentaires
S
Pu de textes ?
C
Ca fait un moment que tu es passée sur mon blog. Me laisser un commentaire pour que je vienne faire un tour. Alors je reviens souvent ici. Ta façon d'écrire et tes sujets me touchent au plus haut point. J'aime.
Me, Myself and I
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