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Me, Myself and I
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Me, Myself and I
19 mai 2009

En un an.

Elle repensait à tout ce chemin parcouru.

Un an venait à peine de s’écouler et tout était différent. Elle avait perdu beaucoup de monde autour d’elle, en avait connu d’autre, détester ou aimer. Elle avait pleurer, peut-être un peu trop pleurer. Il y a un an elle pensait que ses amies seraient toujours là pour elle, que le temps qui nous assassine n’aurait pas raison de ses amitiés si difficilement construites. Pourtant, elle devait bien le reconnaître, tout s’était plus ou moins effacé, il ne restait que quelques bribes d’une vie passée, quelques souvenirs devenus bien trop flou pour être fidèle à une réalité antérieure qu’elle n’arrivait plus à cerner.
Ils s’étaient promis de se revoir le plus souvent possible, de se raconter tous ces moments passés avec d’autres que nous, de se souvenir de tout ce qui nous avions traversés ensemble dans cette dure épreuve que l’on appelle l’adolescence.

En amour comme en amitié on promet beaucoup mais on s’y tient peu. Ils ont tous bâtis leurs nouvelles vies fondées sur de nouvelles rencontres et de nouvelles amitiés.
Elle ne leur en voulait pas, elle s’en voulait à elle. Elle s’en voulait d’avoir été assez naïve pour y croire et pour y adhérer aveuglément à toutes leurs promesses. Elle s’en voulait d’être encore l’idiote de la bande, elle s’en voulait d’avoir souffert inutilement.

Un an et déjà énormément de souffrances, un an et un morceau de vie qui ne pourrait être écrit sur mille pages, un an et autant de joies que de désillusions qui se sont succédées. Elle avait palpé maladroitement l’amour fou, côtoyé de trop près le désespoir, abimée son cœur sur ces récifs douloureux de la peine amoureuse. Elle se souvenait encore de tout, peut-être beaucoup trop.

En un an elle avait appris à le connaitre, à le désirer, à le fuir et à le supplier de faire partie de sa vie. En un an elle avait appris qu’il n’existait pas de fierté en amour, elle, cette fille fière à en mourir.
En un an elle avait appris ce que signifiait regretter la perte de l’être aimé, elle l’avait vécu, pleuré et immortalisé sur ces pages blanches qu’elle se plaisait à noircir au grès de ses insomnies nocturnes.

En un an elle avait évolué. Peut-être pas changé. Evolué.

En un an, elle avait connu plusieurs Autres, traversée la vie stressante et difficile d’une étudiante en leur compagnie, puis les avait abandonné tour à tout. Perdue dans son propre désespoir elle avait fondée sa vie sur cet Autre qui l’avait déjà oublié depuis longtemps.

En un an, elle s’était renfermée.

Et, puis, il y avait eu Lui.

Elle se releva doucement et commença à le regarder.
Il y avait eu Lui.

Il avait bouleversé sa vie à sa manière. Elle l’avait repoussé plusieurs fois, elle l’avait ignoré souvent et puis elle s’est laissée prise dans ses filets. Elle le fixa longuement et se mit à repenser à tous ces sourires hypocrites dont elle décorait son visage pour cacher sa peine à tous ces inconnus et elle se mit à sourire.

Le soleil éclairait timidement le ciel, mais elle apercevait autour de lui un halo, les rayons du soleil se répercutaient délicatement sur ses cheveux et son visage, ses yeux verts la transcendaient. Il l’avait bouleversé sa vie sans la prévenir. Par sa simplicité il lui avait prouvé que l’on pouvait vivre heureux en aimant au jour le jour, par sa joie de vivre malgré les coups qu’il avait reçu dans la sienne, il lui avait prouvé que même si l’on ne choisit pas forcément la tournure que prend notre vie on peut choisir de lui donner un autre sens. Il y a un an, elle pleurait encore seule dans sa chambre, et aujourd’hui elle pouvait ressentir sur sa peau son halo.

«  - Qu’est-ce qu’il y a ? lui demanda-t-il étonné de la voir le fixer ainsi
- Rien, répondit-elle, un sourire illuminant son visage. Absolument, rien mon cœur
- Tu es sur ? reprit-il étonné
- Oui, réaffirma-t-elle convaincue de ce qu’elle ressentait pour lui. Embrasse-moi et tais-toi, ordonna-t-elle ».

Il s’exécuta toujours aussi étonné de sa folie, de la folie de celle qui partageait désormais sa vie.

Elle le fixa encore longuement puis elle se rallongea doucement sur l’herbe verte. 

Vivre en oubliant le caractère éphémère de notre vie, vivre d’ivresse et d’amour, vivre en savourant chaque instant qu’ils partageaient ensemble comme le dernier. Foutu Carpe Diem, mais c’était peut-être ça le bonheur.
Oui, peut-être qu’après tout c’était ça le bonheur ...

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